Ne parlez pas tant Lysandre
Quand nous tendons nos filets
Les oiseaux vont vous entendre
Et s'enfuiront des bosquets
Aimez-moi sans me le dire
Aimez-moi sans me le dire
À quoi bon tous ces grands mots
Calmez ce bruyant délire
Car ça fait peur aux oiseaux
Calmez ce bruyant délire
Car ça fait peur aux oiseaux
Bon, vous m’appelez cruelle
Vraiment vous perdez l'esprit
Vous me croyez infidèle
Ne faites pas tant de bruit
Quoi vous parlez de vous pendre
Quoi vous parlez de vous pendre
Aux branches de cet ormeau
Mais vous savez bien Lysandre
Que ça ferait peur aux oiseaux
Mais vous savez bien Lysandre
Que ça ferait peur aux oiseaux
Vous tenez ma main Lysandre
Comment puis-je vous aider
Il faudrait à vous entendre
Vous accorder un baiser
Ah donnez-m’en deux bien vite
Ah donnez-m’en deux bien vite
Et retournez au pipeau
Mieux vaut en finir tout de suite
Car ça fait peur aux oiseaux
Mieux vaut en finir tout de suite
Car ça fait peur aux oiseaux
Il s'agit d'une très vieille berçeuse que ma grand-maman parternelle et mon papa me chantaient quand j’étais une petite fille qui ne voulait pas aller au lit. Étant anglophone, ma maman ne comprenait pas tous les mots de cette chanson, mais elle en adorait la mélodie et l’histoire qu’elle racontait.
Cette chanson est revenue me hanter, quand j’ai vu tous ces geais bleus séjourner dans ma cour arrière.
Nous rentrions de Montréal en juin dernier, à la suite des obsèques de maman, et ces oiseaux sont venus me rendre visite, comme ça, sans raison apparente. Sauf (et il s’agit d’un GROS sauf…) que maman m’a toujours dit que s’il y avait une autre vie ailleurs, elle aurait la gentillesse de me le faire savoir. Elle a toujours prétendu qu’elle m’enverrait des messages par le biais des animaux qu’elle adorait (tout comme sa fille, d’ailleurs…) et de la nature qui l’émerveillait. Elle m’a dit de me tenir aux aguets, de bien écouter et de garder mes yeux de sceptique grand ouverts. Parce que voyez-vous, maman a toujours cru à l’au-delà, à une vie sur un autre plateau, au fait que notre existence ici n’était qu’un court séjour.
Elle n’était pas vraiment croyante, bien que je la soupçonnais de « prier » en privé, quand elle avait besoin d’un miracle. Elle trempait plutôt dans la cartomancie, la numérologie, les lignes de la main, les feuilles dans une tasse de thé, et prétendait pouvoir y lire l’avenir. Nous faisions preuve d’une grande incrédulité devant ce type d’arts divinatoires, mais elle faisait fi de notre scepticisme et disait toujours « I’ll get out of this world alive ».
Et voilà que je suis seule, dans ma cour, à pleurer sa perte et ces geais viennent me rendre visite en criant, en chantant, en piaillant… Ils volent autour de moi comme des fous et tentent de se poser sur ma tête, sur mes épaules, sur mes bras que je soulève pour protéger mon visage. Et enfin, ils atterrissent tout doucement un peu partout et me donnent le temps d’aller chercher mon appareil-photo. Ce petit manège s’est produit pendant toute la semaine et à la fin de celle-ci, tous les plombs du permier étage de la maison ont sauté. Pouf ! Comme ça, sans crier gare…
Une de mes amies qui se dit voyante m’a demandé si je savais que les esprits nous rendent visite par l’entremise d’oiseaux et d’électricité.
J’en ai toujours des frissons, même quatre mois plus tard, mais je me dis que maman est toujours très près de moi… Je l’ai même revue, hier matin, par le biais d’un rouge-gorge à la chasse de son petit déjeuner. Je vous reviendrais plus tard avec cette histoire de survivance que j'ai croquée en photos.
Au fait, quand mon conjoint, notre fille et nos bibittes à poil se sont aventurés dans la cour pour observer ce phénomène, ces geais les ont attaqués et je ne comprends toujours pas pourquoi... Eux non plus, d'ailleurs.
En passant, j'ai malheureusement dû supprimer la présentation des beaux petits chiots, puisque la musique qui accompagnait cette présentation ne s'arrêtait jamais... :-( Quel dommage, pas vrai ?
11 commentaires:
Tes photos, cette chanson d'autrefois, ton récit... Je t'ai écoutée de toute mon âme et avec un pur ravissement. Je n'ai rien à ajouter, Rosie, je me tais mais je te fais un immense câlin.
Chaque fois que vous parlez de votre maman, vous me touchez profondément.
J'aurais le goût de vous prendre dans mes bras.
Quel magnifique billet!
Les photos d'oiseaux sont saisissantes.
Merci.
Tout ton texte m'a bouleversée, par ce que tu as écrit, et plus encore par le non-dit et la tristesse sous-entendue. Ces geais Rosie ne voulaient aucun mal, ni à toi, ni à ton conjoint Tom, ni à Geneviève, j'en suis certaine! Et ta mère avait beaucoup d'amour pour vous, mais ne savait pas l'exprimer, j'en suis certaine aussi.
Je ne te connais pas en personne, pourtant je me sens tellement proche de toi, et j'aimerais pouvoir te consoler de ce trop-plein de chagrin...
Ma Zoreilles bien-aimée,
Un énorme merci du fond du coeur pour ces paroles si douces, di tendres et si apaisantes... Je t'aime et te fais également un immense câlin. :-)
Bonsoir Canneberge14,
Comme je suis heureuse de vous retrouver de nouveau dans ma maison virtuelle! Et c'est plutôt moi qui vous remercie pour le touchant commentaire que vous m'avez laissé. Je me laisserai volontiers cajoler et vous rendrais la pareille avec le plus grand plaisir. Quant aux photos, il faut dire que j'avais des sujets plutôt hallucinants... ;)
Ma belle Lise d'amour,
Même si nous ne connaissons pas en personne, nous connaissons bien nos coeurs respectifs et ils battent à l'unisson...
Je crois m'être mal exprimée, puisque je ne pense pas que les geais nous voulaient du tort, mais plutôt qu'ils étaient perdus et se demandaient ce qu'ils faisaient là... Cherchaient-ils à me transmettre un message ? Voulaient-ils que je comprenne leur comportement quelque peu erratique ou m'assurer qu'ils avaient trouvé le bonheur quand ils se sont envolés vers de meilleurs horizons au bout de la semaine ? Qui sait ?
Tes paroles réconfortantes et ta plume si chaleureuse me consolent tous les jours, ma chouette...
Je t'aime et t'embrasse bien fort.
Un beau texte tout en émotions et en poésie qui me touche beaucoup, moi la rationnelle qui n’a jamais prêter foi à toutes ces croyances.
Je suis une sceptique pure et dure face aux sciences occultes.
Et pourtant, c’est bien pour dire, ton récit me questionne et me bouleverse.
Alors je te dis merci Rosie de partager ces moments avec nous et je t'embrasse.
Les photos sont magnifiques et impressionnantes.
Ma chère Caboche,
Tu me vois aussi stupéfaite que tu l'es, ma chouette, puisque tout comme toi, je suis des plus sceptiques (ou devrais-je dire j'étais ?...) quant aux sciences occultes. J'ai toujours prétendu que tout moyen est bon pour faire de l'argent et que ces charlatans sont tous les mêmes... Sauf que ma maman "pratiquait" ses petits trucs pour se divertir et pour, selon elle, venir en aide à ses proches... Jamais, ô grand jamais n'aurait-elle demandé des sous pour ces gestes qu'elle aimait tant poser.
Moi aussi, donc, je me pose ne foule de questions bouleversantes à ce sujet... I'm a hard core non-believer, comme on dit par ici...
Je t'embrasse également, ma belle Caboche et je suis tellement heureuse quand tu viens me rendre visite! ;)
Je suis bouche bée devant cette histoire de témoignages d'oiseaux. Je dis histoire mais je sais bien que c'est réel et ... inexplicable.
T'as l'oeil avec ta caméra ma chère ...
Wow...
Histoire très troublante, j'en ai la chair de poule!
Magnifiques photos, Rosette, mais la scène devait être assez spéciale...Le chant des geais n'étant pas particulièrement mélodieux.
Par contre, la chanson est très belle. Ma maman aussi me la chantait. C'était la plus belle et la plus romantique de l'album de "La bonne chanson".
Je t'embrasse
Rosie,
c'est moi qui ai mal compris le phénomène des geais perdus. C'est vraiment idiot mais en lisant ton dernier paragraphe, il m'est revenu des images du célèbre film du copain Alfred, mille fois plus effrayant que tous les films "épeurants" d'aujourd'hui. D'où mon commentaire un peu bizzaroïde...
Mais c'est tout de même très troublant en effet. Pour ce qui est du poème, j'ignorais qu'il s'agissait d'une chanson, même si je l'avais déjà lu quelque part.
Bonne journée Rosie!
Lise confuse.
Quel histoire touchante. Être attentifs à ce qui se passe autours de nous peut nous permettre d'aborder vraiment le monde sous un autre angle.
Ça a vraiment été un beau moment que de vous lire.
Mon Croco,
Oui, cette "histoire" m'a aussi laissée pantoise... J'en suis toujours renversée, en fait. L'inexplicable est bouleversant et ce type de phénomène me donne froid dans le dos.
Et quant à avoir l'oeil avec ma caméra, tu n'as rien à m'envier, Darling! Tu fais tes merveilles avec la tienne itou! :-)
Ma Claire bien-aimée exilée en France (chanceuse, va !),
Des plus cacophoniques, le chant des geais bleus est en fait très désagréable. Il me fait penser à des ongles sur un tableau noir... Brrrr...
Oui, oui, oui, oui, oui, cette chanson provient bel et bien d'un des albums de La Bonne Chanson que j'ai eu la chance de conserver!
:-) Je les ai trouvés, tous les six, dans les milliers de photos qu'avait ma maman et que je n'ai malheureusement pas encore eu le coeur de trier. Cependant, les albums se trouvent désormais sur les étagères de ma bibliothèque. Ma fifille et moi-même avons eu beaucoup de plaisir à les feuilleter et à casser les oreilles de notre Amerloque en les chantant!... Néanmoins, notre chant est BEAUCOUP PLUS harmonieux que celui de ces geais bleus. ;)
Mais non, mais non, ma belle Lise d'amour, tu n'est pas confuse du tout, puisque le dernier paragraphe de mon billet pouvait être interprété des milliers de façons! :-)
C'est tout de même étrange que tu mentionnes le film de notre ami Hitchcock, puisque c'est exactement à cela que je songeais quand j'ai couru prendre mon appareil-photo... Par ailleurs, mon ami Monique mentionnait récemment qu'elle trouvait que ma mère ressemblait tout justement à Tippi Hedren, celle qui tenait le rôle principal dans "The Birds"...:-0 Bizzare autant qu'étrange, ces coincidences...
Bonsoir Gérard,
Permettez-moi tout d'abord de vous souhaiter la plus chaleureuses des bienvenues dans ma maison virtuelle et j'espère que vous reviendrez m'y rendre visite souvent!
Et vous avez parfaitement raison : quand on est attentifs à ce qui se passe autour de nous, nous pouvons apprécier tous les angles que la vie nous présente.
Je suis heureuse d'apprendre que mon billet vous a apporté quelques moments de détente, Gérard et à la prochaine!
Publier un commentaire