Maman et moi - 1958
Comme tu croyais si fort au hasard, tu n’aurais pas dû nous quitter cette année, puisque ton anniversaire de naissance se célèbre en ce neuvième jour du neuvième mois en l’année deux mille neuf. Selon toi, cette année aurait été des plus chanceuses…
Tu m’as laissé un héritage qui n’a vraiment pas de prix, maman. Des milliers et des milliers de photos se trouvent désormais dans mon sous-sol de souvenirs. Et même si je dois consacrer le reste de mes jours pour les trier, les contempler, les partager et revivre ces moments qui ont été à jamais immortalisés, c’est ce que je ferai.
Aujourd’hui, cependant, je publie les photos que j’ai trouvées dans un petit portefeuille dissimulé à l’arrière d’un des tiroirs de ta table de chevet. Selon l’infirmière que tu aimais tant, tu les regardais tous les soirs avant d’aller au lit. Bien que tu montrais fièrement les récentes photos que je t’envoyais à tout ton entourage, tu conservais celles-ci bien à l’abri de tous les regards. Voilà pourquoi elles me sont précieuses. J’en afficherai d’autres, bien entendu, mais celles-ci valent plus de mille mots.
Comme me l’a conseillé Zoreilles, une de mes amies virtuelles que j’aime tellement, je t’écris souvent. Je t’écris, je pleure, je brûle mes mots et je recommence. Mais un jour, je l’écrirai ton histoire. Je l’écrirai pour aider celles qui ont vécu leur propre petit enfer. Pour celles dont l’enfance a été volée. Pour celles qui n’ont jamais voulu parler des horreurs qu’elles ont connues de crainte de se faire juger. Pour celles qui ont fabriqué tant d’histoires pour camoufler leur triste vie. Pour celles qui croient à tort qu’elles peuvent emporter leurs terribles secrets dans un autre monde sans que personne ne découvre leur passé.
En fait, j’écrirai fort probablement NOTRE histoire, maman, puisqu’il est important que tu saches que maintenant, je comprends. Et plus je comprends, plus je t’aime. Et plus je t’aime, plus tu me manques.
J’ai pris une foule de photos numériques au cours de notre séjour au chalet et je t’offrirai des couchers de soleil aux couleurs célestes, de magnifiques fleurs pour le jardin d’amour que tu cultives dans un monde meilleur et d’autres merveilles de la nature dans mes billets à venir. Et je suis convaincue que tu veux que je les partage ici, dans ma maison virtuelle, avec mes ami(e)s qui m’ont consolée et soutenue quand tu m’as quittée.
Bonne fête, maman. Repose-toi bien dans les bras de papa. Je vous aime tant tous les deux !
P.S. : Je suis désolée maman, mais Monsieur Blogger me donne du fil à retordre et je suis incapable de télécharger les deux autres photos. Je tenterai de le faire un peu plus tard, ce soir ou demain, car tu sais à quel poit je dois courir comme une queue de veau aujourd'hui.