lundi 3 novembre 2008

Derrière chez nous y’a un étang…




À peine cinq petites minutes de marche de ma porte au ravin… Il y a toute cette beauté, ces merveilles qui m’ensorcellent en toute saison, mais qui sont encore plus spectaculaires en automne.

Est-ce que j’en profite ? Non… Je ne m’y rends que de temps à autre, histoire de cliquer sur mon appareil-photo ou de promener Cinnamon, notre chienne familiale. Pour oublier les tracas quotidiens, les bobos qui font mal même lorsqu’ils se cicatrisent… Comme une croûte que l’on gratte, parce qu’elle ne veut rien dire et que la plaie sera toujours ouverte… Comme un étau qui se resserre autour de la gorge et qui fait monter les larmes aux yeux. Avez-vous déjà remarqué combien il est facile de conseiller les autres et à quel point il est difficile de trouver des solutions à nos propres problèmes ? Si problème, il y a… Parce qu’il pourrait s’agir de nostalgie, de la «folle du logis» qui fait encore des siennes, du mois de novembre qui s’annonce quelque peu tristounet, du surmenage ou de la fatigue qui viennent me hanter, d’un creux au cœur que je ne semble pas pouvoir remplir…


On danse les uns contre les autres
On court les uns après les autres
On se déteste, on se déchire
On se détruit, on se désire
Mais au bout du compte, on se rend compte
Qu'on est toujours tout seul au monde…

[Plamondon]


Ah, tristesse, quand tu nous tiens !

Je vous demande pardon pour ces propos décousus...

14 commentaires:

Zoreilles a dit...

Tes propos sont loin d'être décousus, Rosie, au contraire, il n'y a rien de plus clair que ce billet que tu signes avec franchise et générosité.

Une fois, une amie m'avait écrit quelque chose qui m'avait beaucoup touchée, et c'est ce que m'inspire ton billet : « Comment fais-tu pour te livrer ainsi, sans artifice ni maquillage, sans armure et l'âme à nu? C'est le geste le plus authentique et le plus généreux qui soit... »

Je connais très bien ces états d'âme... Ce qui t'aidera beaucoup, c'est que tu sais toujours t'émouvoir de la beauté du monde et de la nature. Une force incroyable, une source inépuisable à laquelle tu pourras toujours t'abreuver dans un désert de peine ou d'inquiétude. Prends soin de toi, Rosie, de toutes les manières possibles.

Que ces jours-là laissent place très bientôt à des jours plus heureux, un revirement de situation qui viendrait mettre un baume sur les blessures de ton grand coeur aimant.

Tendresse, amitiés,

Zoreilles x x x (Francine x x x)

Anonyme a dit...

Novembre, chère Rosie, si tu t'y laisses entrer, si tu fréquentes un peu ce merveilleux endroit, et cet autre, en toi, fera peut-être couler des larmes, mais amènera aussi la paix, la simplicité.

C'est le mois par excellence où on se retrouve en face de soi. Oui, possiblement de la tristesse, mais surtout, surtout, si on se laisse entrer dans les firmaments de novembre, la nudité sensible des arbres, comme la nôtre, la paix d'être, simplement. Pas de détours, pas d'artifice.

Tes photos sont splendides. J'ai un faible pour la première et un autre pour la seconde.

Câlins tendres... Zed xxx

Anonyme a dit...

Chère Rosie,

tu n'as pas à t'excuser, ni à te justifier pour ta tristesse présente. Nous t'aimons tous ici, et mieux vaut une Rosie un peu mélancolique, plutôt que pas de Rosie du tout...

De tes photos, c'est la troisième qui a ma préférence, à cause du bleu presque irréel de l'eau faisant contraste avec le feuillage de l'arbre. Et l'endroit semble tellement apaisant !

Comme Zoreilles je dis "Prends soin de toi Rosie ", et reviens-nous au rythme qui te convient, en attendant le retour à des jours plus lumineux.

Lise xxx

crocomickey a dit...

C'était pas triste de te lire. Même qu'il y avait une lueur certaine dans tes propos. Comme une petite fracture dans les nuages, annonciatrice de ...

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit...

Mes très douces Zoreilles (Francine), Zed et Lise, et mon Croco au coeur si tendre,

Mille mercis pour tant de sollicitude, de gentillesse, de chaleur et d'amour. Vos propos m'ont grandement touchée et plus je vous lis, plus mes larmes sont libératrices...

On dirait qu'à toutes les fois que je me sens triste ou mélancolique, il arrive un malheur... Cet état d'âme me servirait-il de présage ?

Ce matin, on a communiqué avec moi pour m'aviser que ma maman avait fait une chute au cours de la nuit, alors qu'elle tentait de se rendre à la salle de bain. Bien que rien ne soit cassé (à 86 ans, c'est tout de même miraculeux que ces os soient si forts ! ), elle a une vilaine blessure au front et quand je lui ai parlé, elle tenait des propos incohérents. Plus incohérents que d'habitude devrais-je dire, puisqu'elle souffre de démence vasculaire et qu'elle est parfois confuse. Elle demeure dans une résidence privée à Saint-Lambert et je m'occupe de ses affaires, mais je suis malgré tout à Toronto et ce n'est pas toujours facile ni évident...
Enfin, le médecin en chef m'a assurée qu'elle allait bien, que la blessure n'est que superficielle et que je n'ai pas besoin de me rendre à Montréal. Il aurait été TRÈS difficile de m'absenter au cours des jours qui viennent, mais je me serais déplacée, si nécessaire.

Bonnes nouvelles, cependant : elle m'a téléphoné à 23 h (ma mère, tout comme sa fille d'ailleurs, a toujours été un oiseau de nuit) et elle se sent beaucoup mieux. Nous avons eu une belle conversation et elle est très cohérente. Je lui ai demandé si elle voulait que je lui rende visite et voici sa réponse... "If you come to visit, I'll think that I'm worse off than I actually am... Try to come during the Christmas break though, and bring me your homemade maple syrup pie and some cretons!"
Ça m'a rassurée... :-)
Je vous embrasse bien fort tous les quatre !
Rosie
xoxoxo

Anonyme a dit...

Yé! Youpi! Bravo!

C'est une excellente nouvelle, finalement!

Zed ¦)

terrus. C'est joli, hein? Joli nom de blogue environnemental, je trouve.

Anonyme a dit...

Rosie,

comme tu le dis si bien, c'est miraculeux que ta mère n'ait rien de grave après sa chute. La mienne, dans les mêmes circonstances, s'est fracturé la hanche et a subi deux opérations. Six mois de cauchemar. Ça va mieux, lentement, je me croise les doigts.

J'ai fait une recherche à propos de la démence vasculaire, voisine de l'Alzheimer, d'après ce que j'ai lu. La dégénérescence mentale, ou la maladie mentale ( dans le cas de la mienne ), il n'y a rien de pire.

L'inquiétude , que l'on demeure loin ou près de la personne, il est impossible d'y échapper. Loin, on doit toujours se demander si vraiment on s'occuppe bien d'elle. Et près, on a l'impression d'être totalement incompétent, de n'en faire jamais assez. Pénible, dans un cas comme l'autre, aucune situation n'est plus facile que l'autre.

Quoi qu'il en soit c'est lourd ! Personne ne peut comprendre, à moins d'être dans la situation.

Je suis certaine que ta présence ( plus que tout ), la tarte au sirop d'érable, et les cretons maison feront son bonheur lorsque tu iras la visiter aux fêtes.

Mais j'ai une question : ta maman est-elle anglophone ? Je déduis ceci d'après votre conversation téléphonique.

Lise xx

Zoreilles a dit...

D'accord avec Lise au sujet des responsabilités qu'on a, qu'on prend, même avec beaucoup d'amour, pour nos personnes âgées.

Vrai qu'on n'a jamais l'impression d'en faire assez, c'est que les besoins sont immenses et qu'on créée ainsi des dépendances sans l'avoir voulu.

Heureusement, Rosie, l'épisode d'inquiétude, concernant ta maman, cette fois-ci, ne se termine pas trop mal mais on se demande toujours ce qui arrivera la prochaine fois et cette lourdeur nous apesantit l'existence.

Il m'arrive d'être un peu jalouse des gens qui sont plus libres que moi, qui n'ont aucune charge par rapport à leurs vieux parents, aucune responsabilité en ce qui les concerne. Je les envie de tant d'insouciance et de légèreté... Par exemple, s'il neige, je ne pense pas à ma voiture, à ma cour, je pense à celle de ma mère, et mardi prochain, belle-maman a rendez-vous chez le médecin, qui c'est qui va la prendre par le bras, la rassurer, amener la voiture jusqu'à deux pieds de l'entrée, chercher du stationnement au bureau du médecin, mettre des sous dans le parcomètre pendant qu'elle se sauve et que je devrai la ratrapper patiemment, la démêler dans ses cartes sans fouiller dans sa sacoche, faire les gros yeux à la secrétaire qui s'impatiente tout en faisant un sourire à Belle-Maman? Bref, c'est au-dessus des forces de n'importe qui. Les aidants naturels ne sont pas des gens intéressants à côtoyer, à moins qu'ils se ferment la gueule.

Il y a des jours où je ferais voler en éclats toutes mes chaînes, où je me sauverais au bout du monde où personne n'attend rien de moi et puis, je me ravise, quand mes personnes âgées ne seront plus là et ne me demanderont plus rien, c'est que je serai devenue moi-même une personne âgée.

Mais je jure solennellement que je ne ferai vivre ça à personne. Je n'ai qu'une seule enfant, je ne voudrais jamais qu'elle pense à moi un jour en terme d'inquiétude, de charge ou de responsabilité. Et je sais que la vie m'exaucera.

Anonyme a dit...

Ma pauvre Rosette, c'est pas jojo de faire partie de la génération sandwich et surtout de voir nos parents malades et être impuissantes face à leurs souffrances. J'espère que ta maman va mieux, hâte-toi de lui faire sa tarte au sirop et ses cretons, c'est dans les petits plaisirs qu'on fait aux autres qu'on se retrouve. Merci pour les photos exquises dont tu nous régales, je t'embrasse tendrement, "picoletta". Marielle

Anonyme a dit...

@Zoreilles,


j'aime ta phrase disant qu'il t'arrive d'être un peu jalouse de ceux qui n'ont aucun parent âgé à s'occuper. C'est aussi mon cas. Vilain sentiment la jalousie, mais il m'arrive aussi d'avoir l'impression d'être prisonnière.

Les aidants naturels ( que ça semble joli à entendre, pour ceux qui sont à des années-lumière de la situation ) n'ont aucun soutien, aucun encouragement, et sont des esclaves, non rétribués il va sans dire. Et pourtant j'aime ma mère. J'ignore ce que je deviendrai le jour où elle ne sera plus de ce monde !

Et lorsque les années s'ajoutent aux années, et la fatigue à la fatigue, il arrive un moment où on se demande ( au risque de paraître égoïste, aux yeux de ceux ne vivant pas la situation ) s'il ne vaudrait pas mieux tout abandonner, et laisser la tâche à d'autres.

Ce n'est sans doute pas ton cas, car tu es BEAUCOUP plus généreuse que moi. Et je comprends tout à fait que tu ne veuilles pas faire subir la même chose à Isabelle. Tu seras une grand-mère vaillante et capable jusqu'à l'âge de quatre-vingt-dix ans, les bleuets Abitibiens y contribueront, donc ça n'arrivera pas.

N'ayant pas eu d'enfants, au moins je n'ai pas cette inquiétude. Dans mon âge d'or je ne serai un fardeau pour personne, si je me rends là, ce que je ne souhaite pas.

Anonyme a dit...

@Rosie,

je sais que tu ne m'en voudras pas, pour la longueur du commentaire précédent, écrit pour Zoreilles d'abord, même en sachant que la plupart de ceux qui passeront chez toi le liront aussi.

Je sais aussi que tu comprends tout à fait, je n'ai même pas l'ombre d'une inquiétude à ce sujet !

Lise xxx

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit...

Youppi en effet, ma Zed et terrus, c'est vraiment joli ! :-) Que penses-tu de comara ??? :D

Oui, ma tendre Lise, ma maman est anglophone et n'a jamais appris à parler français, malgré le fait qu'elle ait été mariée à mon papa depuis plus de 40 ans et que sa seule et unique fille ait appris l'anglais à titre de langue seconde...
Oui, le fardeau est lourd, mais que peut-on y faire ? Faut transporter et tenter de garder le sourire à travers nos larmes et nos inquiétudes... Je savais que ta propre maman s'était fracturé la hanche et suis heureuse d'apprendre que malgré les 6 mois d'enfer que tu as traversés, elle semble maitenant reprendre lentement du poil de la bête. Par ailleurs, je suis absolument convaincue que ta présence (et ta patience !) lui ont ouvert le chemin de la guérison (physique)... Oui, il n'y a rien de pire que ce type de maladies (démence vasculaire, Alzheimer) et ainsi de suite et personne ne peut comprendre ce que les enfants ressentent à moins d'avoir vécu une situation semblable ou de s'y trouver en plein milieu...

Comme je t'admire, ma si tendre Zoreilles et je crois que toute la chaleur humaine de ce monde se trouve dans ton coeur si généreux ! Merci de nous en avoir laissé un peu, ma belle ! :-) Ton dernier paragraphe me touche intensément, puisque Geneviève est également fille unique et que tout comme toi, je me suis promis de lui épargner ce fardeau, s'il devait survenir...

Quant à toi, ma Mary-Lou d'amour que j'ai retrouvée après QUARANTE ans (ça ne nous rajeunit pas, hein, ma belle ?) tu es la seule sur ce blogue qui connaît un peu l'histoire de ma mère et je crois que tu comprends pourquoi j'ai dû consulter une psychothérapeute en 2005, lorsque tout ce drame s'est produit et que les secrets que ma maman tenait si près de son coeur ont volé en éclats... Comme tu l'as si bien dit au cours de notre dernière conversation téléphonique (Italie - Canada : WOW !), toi et moi devrons ABSOLUMENT écrire un livre ! :-) Je t'aime ma picoletta et baci, baci, baci ! :-)

Et enfin, ma Lise si délicate, tu fais bien de ne pas avoir l'ombre d'une inquiétude à ce sujet ! Je suis heureuse d'apprendre que tu me connais bien, ma grande amie virtuelle ! :D

Je vous embrasse toutes bien fort, mes douces, belles, tendres et jolies biches ! :-)

Anonyme a dit...

Décidément Rosie,

chaque famille semble avoir son histoire triste. Celle de ta mère, que tu pourrais écrire. La mienne aussi, qui n'a pas mérité l'accident qu'elle a subi, et qui souffre encore beaucoup. Il y a tellement de choses qui semblent injustes!

Heureusement qu'il y a parfois de grands bonheurs; par exemple retrouver une amie perdue de vue depuis quarante ans. Je suis très contente, pour toi et Mari-Lou, de ces belles retrouvailles !

:-)

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit...

Merci Lise pour tes observations toujours si judicieuses, chaleureuses et remplies de tendresse... ;)
Bonne journée, ma douce !